mardi 31 août 2010

Jour 31 Ep 01

Un mois d’écriture de thèse ca donne quelque chose comme

Productivity chart flow Rescue Time August 2010

Autrement dit :

  • 3 toners d’imprimante 1018
  • 180 litres d’eau
  • Karaté kid
  • Une otite
  • 1500 pages imprimées
  • La saison 03 de True Blood
  • L’apprenti sorcier
  • Une écoute quasi non-stop de la chaine Dance Floor de Deezer
  • Un orgelet
  • 200 heures d’écriture
  • Une trentaine de billets publiés ici
  • Une trentaine d’heures passées sur Facebook
  • Une dizaine d’heures passées sur Twitter
  • Generation Kill
  • Band of Brothers
  • La relecture d’’un mètre cinquante de documents divers et variés

samedi 28 août 2010

Jour 29 Ep 01 Vers la V 1.0 et au-delà

Long Night Patrol

Ce n’est pas encore la V 1.0 mais c'est sans doute quelque chose comme 0.98.12.679.

Il restera encore à écrire l’introduction et la conclusion générale, les remerciements, la page de garde, le résumé. Et aussi prendre en compte les précieuses remarques que le directeur de recherche ne manquera pas de faire.

 

Crédit photo : Long Night Patrol par nukeit1

vendredi 27 août 2010

Jour 27 Ep 01 Il était une fois l’IRC

Memorial Day drops of poppy

Je me rends compte que certaines parties font plus thèse d’histoire que de psychologie. J’adore l'histoire, et comme psychologue je sais que les individus sont faits de petites histoires et par l’Histoire. Je pense qu’il en est ainsi pour les mondes numériques et que savoir que tel programme a été fait par telle personne est important. Mais j’ai un peu peur que les passages de textes ou il est question à toutes les lignes de UUCP, de netnews, de TCP/IP lassent les professeurs de psychologie qui auront a lire la thèse.

J’ai donc décidé de réécrire certaines parties. Je ne suis pas certain que la thèse sera “geek free” mais au moins elle sera allégée.

 

Mais vous prendrez bien encore un peu de thèse

Les bavardoirs sont des archaïsmes du réseau. Historiquement, ils procèdent du programme talk qui, dès les années soixante-dix, sous Unix et sur le réseau ARPANet, permettaient des échanges sous une forme similaire. Les utilisateurs se connectaient à une machine, et chacun pouvait obtenir la liste des personnes connectées. Talk permettait d’envoyer un message à une ou plusieurs de ces personnes qui se voyai(en)t alors notifié(s) de l’arrivée d’un message par un pop-up[1]. En 1971, Murray Turrof développe EMISARI (Emergency Management Information Systems And Reference Index) pour le U.S. Office of Emergency Preparedness [Préparation de Secours d’Urgence]. Il s’agissait de permettre à des personnes géographiquement éloignées d’échanger des informations sur une plate forme d’échange permettant la collecte d’informations, des discussions organisées en fils, le vote.

En 1980, le fournisseur d’accès Internet Compuserve propose à ses abonnés un service de chat nommé Compuserse CB en référence avec le radio-amateurisme. En partenariat avec de grandes compagnies comme Lotus, Adobe, IBM ou Microsoft des espaces de support en ligne permettent aux visiteurs de discuter et de résoudre leurs problèmes techniques. Au-delà de cet aspect utilitaire, Compuserve CB est très apprécié et utilisé pour le simple plaisir de discuter avec quelques autres. De nombreux acronymes (ROTFL, IMAO, IANAL[2] etc.) s’y inventent, on y célèbre le premier mariage en ligne (1983), et Mick Jagger y donne une conférence en ligne en Décembre 1995.

L’histoire moderne du bavardoir commence en Août 1988 lorsque le finlandais Jarkko Oikarinen développe le programme Internet Relay Chat (IRC). Jarko Oikarinen souhaite créer un programme qui permette aux usagers d’un bulletin board d’avoir à la fois des discussions comme celles que l’on peut avoir sur Usenet et des discussions en temps réel. Il modifie un programme existant, MUT (MultiUserTalk) développé par Jukka Pihl et il y ajoute l’idée de canal qui fera le succès de l’IRC. Un canal regroupe les discussions sur un sujet particulier. Chaque utilisateur peut rejoindre un canal existant, en créer un qui corresponde à ses besoins, ou encore suivre plusieurs canaux à la fois.

Le programme se répand rapidement mais reste confiné à la Finlande, le pays n’étant pas encore relié à l’Internet. Jarkko Oikarinen se connecte via le réseau BITNET à une machine du MIT, ai.ai.mit.edu, et y donne le programme à Vijay Subramaniam qui l’essayeet le fait suivre à David Bleckmann et Todd Ferguson de l’Université de l’Oregon. Oikarinen reçoit alors par mail des demandes de connexion au réseau IRC finlandais. L’IRC est devenu mondial, le nombre de serveurs augmente rapidement [3] et MIRC donne la forme générique des bavardoirs.

 

Crédit photo : Memorial Day drops of poppy par Steve took it

 


[1] Pop-up : n pop-up (de l'anglais pop-up window ou pop-up tout court), parfois appelée fenêtre surgissante ou fenêtre intruse est une fenêtre secondaire qui s'affiche, parfois sans avoir été sollicitée par l'utilisateur (fenêtre intruse), devant la fenêtre de navigation principale lorsqu'on navigue sur Internet. Wikipédia.

[2] Rotfl : Rolling On The Floor Laughting, , In My Humble Opinion, A mon humble avis, , IANAL : I Am Not A Lawyer, Je ne suis pas un avocat

[3] Oikarinen, J., « IRC history » http://www.irc.org/history_docs/jarkko.html, imprimé en septembre 2006.

mercredi 25 août 2010

Jour 25 Ep 01

Tropical City Streets at Night

Voilà deux jours que le travail d’écriture devient pénible. Je connaissais la fatigue due au travail, mais la perte de plaisir liée au travail est une très mauvaise nouvelle. Cela signifie que, durablement ou de façon transitoire, l’énergie sous-jacente à l’écriture est épuisée. SI cela devait continuer, cela voudrait dire qu’il faudrait travailler à la force du surmoi ce qui est toujours déplaisant !

 

Mais vous prendrez bien un peu de thèse ?

Du coté du groupe, chaque nouveau venu apporte un problème supplémentaire. La question économique, d’abord : investir quelqu’un qui n’est que de passage est coûteux. Ensuite, chaque arrivée remet en cause l’équilibre que le groupe cherche à se donner. S’il est encore très peu organisé, il ajoute encore un peu aux angoisses paranoïdes Si c’est le combat-fuite ou le couplage qui prévaut, le parti que va prendre le nouveau venu peut être décisif, d’où des attitudes de séduction des uns et des autres. Enfin, dans un groupe s’étant donné un leader et acceptant d’en être dépendant, le nouveau venu peut inquiéter. Quelle position acceptera t il de prendre ? Voudra-t-il le leadership ? Et dans ce cas, faudra t il prendre parti ?

 

Crédit photo : Topical City Streets at Night par epSos.de

mardi 24 août 2010

Jour 24 Ep 01

The Dead of Night

Les choses touchent à leur fin. Je réécris la partie sur Usenet, j’ai ajouté une partie sur l’illusion groupale, et puis il faudra que j’écrire une introduction générale et une conclusion générale.

Mauvaise nouvelle, je découvre que le partie que j’avais écrit sur les phreakers est absente de mon disque dur. Il va falloir que je le réécrive.

 

Mais vous prendre bien un bout de thèse ?

La duplicité de l’enveloppe numérique vis-à-vis de la trace – conserver à la fois trace de tout et de rien – ouvre des boulevards a des positions paranoïdes et perverses. D’un coté, les mondes numériques seront décriés pour la facilité avec lesquelles les objets sont modifiables – et donc falsifiables – et parce qu’ils constituent un dispositif panoptique par lequel le comportement d’individu peut être suivi littéralement à la trace, et ce sur des années. De l’autre, les jeux du pseudonymat permettent le relâchement de bien des inhibitions au prétexte que « c’est du virtuel », c'est-à-dire que l’on peut y faire n’importe quoi puisque finalement rien ne marque

 

Crédit photo : The Dead of Night par Scott Ableman

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dimanche 22 août 2010

Jour 22 Ep 01

Gotham City at night

 

Difficile journée : l’écriture et l’assemblage de la partie sur les eGroupes est compliquée. Pourtant le plan est simple : les groupes en ligne; leur mophologie; leur évolution; leurs figures (troll et lurkeurs); Usenet vu depuis la psychanalyse; une conclusion prospective et voilà

Et pourtant ! Mon compteur me dit que j’ai passé plus de 11 heures sur la morphologie des eGroupes ! 11 heures ! A ce rythme là, il me faut plus d’une semaine pour écrire le reste ! Et il me reste quoi comme temps ? Ah oui, une semaine. Corrections comprises.

 

Vous prendrez bien un bout de thèse ? Parce que personnellement,

Les groupes en ligne constituent une situation proche des groupes naturels (famille, groupes de travail) ou dans les groupes thérapeutiques. D’abord, ils fonctionnent sur une modalité qui est proche de l’association libre. En effet, l’écriture en ligne profite de la fluidité des matières numériques ; elle est « quasi-orale » [1]. On y distingue ensuite les transferts sur les membres du groupe ou sur le groupe. Le gestionnaire du groupe sera par exemple assailli de demandes qu’il devra satisfaire immédiatement comme s’il était doué de pouvoirs magiques lui permettant de venir à bout instantanément de toute difficultés. Lorsque le transfert se fait sur le groupe, celui-ci pourra être vécu comme un lieu inépuisable de bonnes ressources à l’abris d’un mondes extérieur perçu comme plus ou moins hostile. La régression que l’on peut observer dans les groupes en ligne a été notée par plusieurs auteurs

 

Crédit photo : Gotham City at night par Just Us 3

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[1] Hert, P. (1999). Internet comme dispositif hétérotopique. Hermes, 25. Retrouvé de http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00000518/PDF/sic_00000518.pdf

samedi 21 août 2010

Jour 21 Ep 01 Scotty, Print me up !

D.H. Day Farm Meadow

Epic time ! Le compteur n’a plus qu’un seul chiffre ! C’est le moment de lancer une première impression “finale”. Et de découvrir avec horreur la jungle des textes de différente version, les phrase non terminées, les références manquantes, ou pire, les références un peu inexactes

Et bien évidement, je n’ai pas assez de feuilles !

#Fail !

 

Crédit Photo D.H. Day Farm Meadow par jimflix!

vendredi 20 août 2010

Jour 20 Ep 01

Opera II: Night Riders

Un travail d’écriture intéressant aujourd’hui : le for-da et l’ardoise magique ont été mixées aux matières numériques. Le médium malléable résiste encore un peu. J’ai réécrit le long passage sur les identités en ligne. Le résultat n’est pas tout à fait achevé, mais bien mieux équilibré à mon avis.

Next step : les groupes en ligne !

 

Mais vous prendrez bien un peu de thèse ?

Lorsque les premiers observateurs se sont penché sur les mondes numériques, la question de l’identité est immédiatement apparue comme primordiale. Chacun pouvait s’apercevoir d’une part quel point il était aisé de créé une identité et d’autre part que cette création est une des conditions d’utilisations des mondes numériques. Par ailleurs, ces identités pouvaient être multiples : à une personne pouvait correspondre plusieurs identités, tandis que différentes personnes pouvaient se retrouver dans la même identité en ligne.

L’Internet semblait alors donner corps aux mythes et aux rêves. Les bavardoirs et autres forums électroniques étaient devenus les théâtres où des Protées modernes se produisaient et faisaient valoir leur extraordinaires capacités. La facilité avec laquelle ces identités étaient produites et abandonnées a beaucoup impressionné les premiers observateurs. Sherry Turkle y voit une mise en acte des théories post-modernistes : l’ordinateur devient l’objet à déconstruire les identités. Lisa Nakamura y a vu un « tourisme identitaire » cette façon de procéder. En endossant des identités stéréotypées comme « le samouraï », « le ninja », « la geisha », les individus visitent la culture orientale à la manière de touristes d’un Club Méditerranée.

 

 

Crédit photo : Opera II: Night Riders par Barabeke

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jeudi 19 août 2010

Jour 19 Ep 01

Underground (night version)

 

Voici l'état d'avancement :

 

  • Histoire : 100%
  • Les communautés virtuelles : 95
  • Médiations numériques : 90 %
  • L'individu dans le cyberesapce 85 %
  • Psychanalyse et Internet 95%
  • Groupe et eGroupes : 70 %

Il semblerait que cela prenne forme.

Mais en fait, c’est très difficile à dire; Cela tient peut être à ma méthode de travail, à moi, ou aux deux, mais parfois j’ai l’impression que le travail est presque fini – techniquement, cela s’appelle hallucination du désir – et parfois j’ai le sentiment qu’il reste beaucoup à faire – techniquement, cela correspond au principe de réalité. Et je crois qu’il vaut mieux se fier au principe de réalité.

 

Mais vous prendrez bien un bout de thèse ?

 

Les matières numériques procèdent du papier et du tissu. Elles sont tout à la fois des assistants de notre quotidien, une garantie pour nos mémoires, une aide à la pensée et un confident. Les matières numériques nous accompagnent dans nos vies professionnelles et familiales de la gestion de l’agenda au carnet d’adresses tout en étant des supports de communication. De l’historique de nos téléphones cellulaires aux mails en passant par nos actions sur les différents réseaux sociaux, nos vies font de plus en plus l’objet d’enregistrements volontaires ou passifs. Les matières numériques nous aident à penser parce que ce sont des supports d’écriture. Elles permettent de clarifier des idées au travers du travail d’écriture.Le  formidable développement des blogues - plus de 126 millions en onze ans -, et leur diversité donne une idée de l’intensité des besoins en la matière. Il est des blogues de toutes sortes et certains sont des espaces pour dire ce qui ne peut être dit autrement. Ils jouent alors le rôle de confidents mais d’une manière différente du journal intime.

 

Crédit photo : Underground (night version) par Natalia Romay

mercredi 18 août 2010

Jour 18 Ep 01 Trace numérique

On a Thursday Night I visited a lonely subway

S’il y a une chose de certaine avec le travail de l’écriture, c’est qu’il prend toujours, toujours, beaucoup plus de temps que prévu. La partie sur les médiations numériques qui était achevée hier m’a pris encore toute la journée, et je ne suis pas sûr d’en voir le bout ce soir ! J’ai bien peur que le médium malléable et l’extimité me demandent encore un peu beaucoup de travail.

Mais vous prendrez bien encore un peu de thèse ?

 

Dans les mondes numériques, la trace fonctionne de façon particulière du point de vue de la forme et de la permanence. La mise en forme de l’inscription, qui normalement découle d’une interaction fine entre l’œil et la main, c'est-à-dire entre le Moi et le Ça, est prise en charge par le dispositif d’écriture. Le Moi est ainsi soulagé du poids des instances idéales, Surmoi et Idéal du Moi, toujours promptes à juger ce qui a été produit.

La mise en forme de l’inscription est prise en charge par le dispositif. Le scripteur n’a pas à se soucier de la conformité de son tracé avec une lettre idéale : les lettres qu’il écrit sont toujours parfaites. Les traces qui apparaissent sont toujours agréables à l’œil et si d’aventure ce n’était pas le cas, il est toujours possible d’en changer. La taille et la forme des lettres sont modifiables à volonté, et il est même possible d’annuler les modifications. Il y a là des opportunités de jeu libre de la culpabilité. Mais c’est aussi se priver d’importantes occasions de travail psychique ! Ne plus avoir la charge de la mise en forme, c’est ne plus avoir accès aux idiosyncrasies par lesquelles chacun signale son individualité. C’est ne plus travailler à la mise en forme des objets internes.

 

 

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Crédit photo : On a Thursday Night I visited a...par Comrade_S

mardi 17 août 2010

Jour 17 Ep 01 Symbolisation à corps perdu

carpark at night

La sortie des Médiations numériques a été un peu plus difficile que prévue. Il aura fallu laisser et laisser encore mille et une choses. Certaines me semblaient indispensables, et je les ai laissées sans regrets. D’autres me semblaient secondaires, et j’ai eu du mal à les abandonner.

 

Vous prendrez bien un bout de thèse ?

Contrairement au papier et au tissu, les matières numériques n’autorisent pas toutes les symbolisations. Elles peuvent être facilement utilisées pour des symbolisations imagées et verbales comme avec les jeux vidéos qui savent si bien utiliser les pouvoirs de l’image et de l’interactions. Lorsqu’elles entrent dans nos conversations, elles sont le support de symbolisations verbales. Par contre, il leur est difficile d’ouvrir à des symbolisations sensori-motrices. Le corps reste engagé dans l’utilisation des matières numériques : il faut bien un main qui tient l’appareil et un œil qui regarde, mais c’est un corps qui reste en retrait. Les espaces et matières numériques ne sont accessibles que par la représentation. Les seules sensations qu’elles procurent sont visuelles, c'est-à-dire le sens qui procure le moins de plaisir d’organe (Freud, S., 1905)

 

 

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Crédit photo : carpark at night par CowGummy

lundi 16 août 2010

Jour 16 Ep 01 Copeaux de travail

Il y a dans mon esprit un passage que je cherche depuis des années. Je le situe imaginairement entre Dakar et le Cap Horn. C’est un point théorique qui permettrait de faire une théorie général du cyberespace. Je dois dire que je l’ai trouvé plusieurs fois. Mais je l’ai perdu plus souvent encore. Il échappe à la formulation. Je le pressens, je pense l’avoir, et voila ! il a glissé encore. Je pense que je le chercherai longtemps encore. Mais je sais aussi qu’il donnera des copeaux de travail qui seront féconds.

 

Mais vous reprendrez bien un bout de thèse ?

 

Le cyberespace ravive les théories sexuelles infantiles qui font de l’intérieur de la mère un cloaque dans lequel des objets partiels se mènent une guerre effroyable. Les mots inventés pour désigner ce qui est vécu en ligne sont en relation directe avec la fantasmatique archaïque : nous risquons d’être inondés (« flooding »), saignés (« leeching ») ou contaminés par des objets externes dont la seule chose que nous savons d’eux est qu’ils sont malveillants. Les spam sont ce dont on ne veut pas et que l’on reçoit pourtant en grande quantité, comme les rations de combat des boys pendant la première guerre mondiale ou comme ce que propose systématiquement la patronne d’un pub dans un sketch des Monty Python. Le cyberespace est alors comme une mère ayant perdu tout bon sens, inattentive aux vrais besoins de son bébé, et lui apportant toujours la même mauvaise réponse à toutes ses demandes[1].

On ne saurait dire plus clairement que l’Internet est kleinien.

Crédit Photo :  Night At The Park par StuffEyeSee


[1] 80% du courriel mondial est du spam.

dimanche 15 août 2010

Jour 15 Ep 01 L’Internet est kleinien

 

A Great Day at the Google HQ!

 

80% du couriel est du spam et un quart des PC connectés sont des PC-Zombies, c'est-à-dire des PC infectés par des virus et qui peuvent être contrôlés à distance. Peut on dire plus clairement que l’Internet est kleinien ?

 

 

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A Great Day at the Google HQ! par Stuck in Customs

samedi 14 août 2010

Jour 13 Ep 01 Michael Civin et la psychanalyse du Net.

Michael Civin est un homme étonnant : je n’ai pas trouvé de traces de publication de lui en dehors de ce Psychanalyse du net.Je ne sais pas ce qu’il est devenu après et je ne sais pas ce qu’il avait avant ce livre.C’est même à se demander s’il a vraiment existé et s’il n’est pas un prête nom. Mais peut être est ce ce laisser là aller à ces tendances paranoïdes auquelles Michael Civin donne tant d’importance ?

Le livre a quelques bonnes trouvailles. D’abord il part de l’importance de l’environnement non-humain (Searles, H., 1960) Ensuite, il remet en cause l’optimisme évangélique de Sherry Turkle qui faisait des ordinateurs des objets transitionnels.  

Pour Michael Civin, le cyberespace est un lieu dans lequel certains tentent de concilier des parties conflictuelles de leur psyché avec plus ou moins de réussite. Je pense que les deux extraits suivants résument bien le livre

 

Les gens tentent, avec le cyberespace, de concilier ou non des parties conflictuelles, voire irréconciliables, d'eux-même. Parmi ces expériences, notons le sentiment de constituer, avec les autres, des entités singulières et, en même temps interchangeables et redondantes; et de posséder, dans leurs rapports avec les autres, des personnalités fragmentées, de manière à la fois séquentielle et simultanée, mais néanmoins stables et structurées. Les internautes peuvent se trouver impliqués, dans leurs relations, mais sans que cette implication se manifeste de la même façon. Pour certains, l'investissement s'accompagne d'un repli presque total qui les coupe de tout autre contact humain significatif. Ils optent pour une réalités insulaire et limitée, dans l'univers pourtant infini de la machine; ils résident à toute heure du jour et de la nuit dans le monde créé et éclairé par l'écran de l'ordinateur. Leurs liens les plus importants, les plus précieux s' établissement par le biais d'un texte désincarné qui représente d'autres être humains, à la fois instantanément présents et en réalité absents. Pour d'autres, l'engagement dans le cybserespace leur permet de se libérer d'une angoisse de persécution insurmontable qu'il éprouvent dans la vie réelle, parce qu'ils se sentent entravés dans leurs relations qui leur paraissent plus contraignantes que satisfaisantes, plus inquiétantes que gratifiantes. Ceux-là, qui constituent des exemples de repli paranoïde, peuvent enfin trouver dans le cyberespace des possibilités illimités de se vivre dans toute leur complexité. Cette forme de relation donne à certains la force de retourne par la suite dans le monde réel, avec ou sans leurs partenaires du cyberespace; d'autres choisissent de rester dans le monde le plus exaltant qu'ils aient connus, sans être gênés par son coté virtuel.

(...) Dun certain point de vue, ceux qui s'investissent dans ces relations peuvent avoir renoncé à tout contact humain et choisi, à la place, une réalité plus insulaire et plus circonscrite. Jour après jour, ou plus souvent nuit après nuit, ils glissent dans un monde essentiellement éclairé par l'écran de l'ordinateur, un monde ou les seuls sons audibles sont le cliquetis des touches, le ronronnement du disque dur et le sifflement du modem, ou le contacte passent uniquement par le clavier et la souris, et où les autres êtres humains n'existent que dans l'unidimensionnalité désincarnée des lettres qui s'alignent sur la surface de l'écran. Un monde, enfin, dans lequel les gens ne peuvent avoir de contact physique avec ceux qu'ils contacte ni connaître ceux avec qui ils font connaissance. D'un autre point de vue, le cyberespace permet à ces personnes de se libérer d'une existence ou leur identité est réduite et assaillie par un monde qui le limite et les menace, qui les enferme dans des relations insatisfaisantes avec d'autres personnes également entravées. Le cyberespace leur offre des possibilités infinies d'être elle-même et, fortes de cette multidimensionnalité, elles découvrent des relations d'une richesse qu'elles n'auraient peut être jamais connue autrement. C'est ici que le paradoxe se fait jour : le cyberespace constitue à la fois un mode de l'unicité et de l'isolement et un monde de richesse personnelle et complexité intersubjective. Michael Civin, 2003 : 61-63)

 

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Crédit photo : Not Your Day par LexnGer

vendredi 13 août 2010

Jour 13 Ep 01

Beaucoup de relectures et de corrections aujourd’hui. Il a fallu faire quelques choix douloureux. Non, je ne parlerais pas de Robert Taylor, même si sa vie de fils de pasteur, sa guerre de Corée, ses études de psychologie, son poste à la NASA, son financement de Doug Engelbart, la direction de l’IPTO, celle du Xerox Park par la suite, la…

Non, je ne parlerai pas de Robert Taylor. Du moins pas dans la thèse. Je pense que cela n’intéressera pas suffisamment les professeurs de psychologie. Alors, je ferais comme les cousins américains : “straight to the point !'”

C’est vrai, je ne sais pas le faire. Mais j’aurais essayé

 

Vous prendrez bien un bout de thèse ?

Une des plus anciennes référence que l’on puisse trouver d’un réseau de télécommunication est donnée par Jules César. Le général romain s’étonnait de la vitesse à laquelle les informations circulaient sur le territoire gaulois. Comment est-ce que les peuples de Gaule pouvaient-ils annoncer un événement qui s’était déroulé plus à de trois cent kilomètres de distance en moins d’une journée ? La réponse est simple : le réseau de communication, ce sont les gaulois.

 

 

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Crédit photo : The Night Sky par bigbluemeanie

jeudi 12 août 2010

Jour 12 Ep 03

Fire Storm 2,  out of the pan par duane.schoon

 

Quelques copeaux du travail d’écriture d’aujourd’hui. Il s’agit de citation extraites de Inconscient.net, le site de Geneviève Lombard. Geneviève Lombard est une des premières psychanalyste française à s’être intéressée à l’Internet. Son site est une mine pour qui s’intéresse à la rencontre de l’Internet et de la psychanalyse

 

“C’est en ajoutant une réelle expérience du Web à leur expérience analytique que les psychanalystes vont pouvoir élaborer les idées qui permettent de pensée ce qui est en train de modifier profondément la culture et la vie humaine sur toute la planète, expérience qui leur permettra d’entendre quelque chose aux chemins que leurs analysants prennent sur le web.”

“des aspects essentiels du processus de civilisation sont entrés en métamorphose depuis la naissance et le développement du cyberespace”

“La co-présence par écrans interposés, si elle est bien "réelle", et permet de vrais échanges , dans lesquels les émotions et bien des aspects de la vie humaine ont leur place, ne donne pas pour autant l'essentiel de ce qui constitue une présence authentique (corps et âme) d'une personne à une autre.Le temps y fonctionne lui aussi très différemment et bien des aspects de ces évolutions sont encore très obscurs (et bien peu étudiés ) dans leurs effets, notamment tout ce qui concerne le mode d'activation des fantasmes et les types de régression propres -semble-t-il- à la vie sur l'écran (note1). Enfin, se faire payer d'avance (parfois pour une série de "séances") suffirait à lui seul à nous dire dans quel univers ces échanges vont se passer.”

tout blog  est un appel vers «l'autre internaute», c'est même inscrit dans sa structure technique : la place du « commentaire » y figure toujours , le malheur du commentaire zéro est le risque à prendre et le manque total de commentaires finira par entraîner la mort du blog ( sauf si le blog ne sert qu'à exposer des données, comme s'il était un site). Le nombril et le Web 2

“La web-correspondance est plus souvent portée par le désir de rencontrer quelqu’un que l’on ne connait pas encore, que par la volonté de garder quelqu’un présent malgré son éloignemen (…) Elle commence souvent entre des personnes qui n'ont jamais été ensembles dans la réalité  et qui n'ont a priori aucune raison de vouloir - par des échanges épistolaires- réanimer les traces, souvenirs et affects vécus dans les temps de présence réelle. La tentation fétichiste me parait dès lors être moindre, ainsi que toutes les astuces habituelles de la pulsion d'emprise” Transnarcissique

Les blogs rendent possibles d’autres manières de chercher l’absent, de lui faire signe, de l’attendre, d’être reconnu par lui, de faire quelque chose avec lui.

 

Vous pourrez lire du même auteur

 

 

Crédit photo : Fire Storm 2, out of the pan par duane.schoon

Jour 12 ep 02 Il faudra que l’on m’explique

Day Lily With Sunny Drops par audreyjm529Je fais le tour des popotes avant de verrouiller le texte final (?) et je découvre un texte qui s’appelle “Twitter, impuissance et diableries : l’inquiétante étrangeté aujourd’hui”. Je me dis que cela vaut sans doute le détour : le texte est hébergé par le site de l’Ecole de la Cause Freudienne, et un point de vue lacanien est intéressant ne serait ce que pour des raisons historiques.

Lacan s’était en effet intéressé à cette nouvelle science que l’on appelle cybernétique. Norman Wiener avait publié en 1948 « Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and Machine » qui avait été un grand succès. Autant l’imaginaire technique du 19ième siècle a été marqué par les machines à vapeur, autant celui du 20ième siècle sera marqué par celui de l’implication de plus en plus importantes de machines dans la vie quotidienne, de la chaine de production à la maison, et de leur gouvernance. L’information est pensée comme la lingua franca de tous les phénomènes et la cybernétique semble être en bonne place pour proposer une théorie unifiée des échanges[1]

Le 29 janvier 1955, Juliette Favez-Boutonnier en avait abordé le thème a la Société Française de Philosophie. Six mois plus tard, Jacques Lacan en parle à la séance de son séminaire du 22 Juin.

En 1955, Jacques Lacan et Juliette Favez-Boutonnier sont tout à fait dans le tempo. Spoutik ne fera entendre ses bip-bip que deux ans plus tard, donnant par effet collatéral un formidable coup de fouet à la recherche américaine accouchera d’un premier réseau en octobre 1962

Pourtant, le rendez-vous sera manqué. Hier comme aujourd’hui

On croise dans le texte de François Sauvagnat Edgar Allan Poe, Jakob Buckhardt (ne me demandez pas qui c’est et je n’ai pas le temps d’aller voir sur Google), Jean-Paul Richter, JN Nestroy, FT Vischer, Heinrich Heine, Franz Alexander, Jacques Lacan, Averoes, Moise, Facebook, Twitter, Michel Foucault, Aristote, le docteur Shipman et  Jack Bauer en deux pages ! (Je crois que j’ai oublié personne)

Il faudra que l’on m’explique ce que tout ce beau monde fait ensemble. Il faudra aussi que l’on m’explique s’il s’agissait seulement de montrer que Jacques Lacan avait raison contre la cybernétique.

 

Mais vous prendrez bien un bout de thèse ?

Plus les machines deviendront complexes, plus on leur demandera un travail s’approchant du travail intellectuel, et plus elles apparaitront comme menace ou comme supplément nécessaire à l’homme. Tantôt elles seront désignées comme des concurrentes menaçantes et on leur reprochera comme le Dieu Thoth d’empiéter sur ce que l’homme a de plus humain. Tantôt elles apparaitront comme des aides bienvenues et on les célébrera comme des filles du Progrès humain

. “Le futur offre très peu d’espoir à ceux qui s’attendent à ce que nos nouveaux esclaves mécaniques nous offrent un monde dans lequel nous pourrions nous repenser de penser. Ils peuvent nous aider, mais au prix d’efforts suprêmes de notre honnêteté et de notre intelligence” Norman Wiener

Toute la seconde moitie du 20ième siècle bruisse de beaucoup d’ordinateurs, de communications et de réseau. Les anglo-saxons ont le mot computer depuis 1897 pour désigner « les machines à calculer »[1] Le terme cybernétique est inventé par Norman Wiener et popularisé dans son livre « Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and Machine » publié en 1948. Le livre connaitra un grand succès public. Autant l’imaginaire technique du 19ième siècle a été marqué par les machines à vapeur, autant celui du 20ième siècle sera marqué par celui de l’implication de plus en plus importantes de machines dans la vie quotidienne, de la chaine de production à la maison, et de leur gouvernance. L’information est pensée comme la lingua franca de tous les phénomènes et la cybernétique semble être en bonne place pour proposer une théorie unifiée des échanges[2]


[1] Le mot a été traduit par « ordinateur » en 1954 selon la suggestion de Perret à IBM.

[2] C’est durant le cycle de conférences de Macy que la cybernétique va être peu à peu élaborée. Chaque année, des chercheur du monde entier et de différentes disciplines se rencontrent et échangent. De 1946 à 1953, se succéderont entre autres les Bateson, Margareth Mead, le psychologue suisse Jean Piaget, le linguiste Roman Jakobson, Erik Erikson, Kurt Lewin…et un certain Licklider.[2] Macy est un extraordinaire lieu d’élaboration où l’information, cette matière toute nouvelle, travaille les sciences sociales. On y parle de Gestalt et de champ, de rétroaction, système, intelligence artificielle et ordinateurs. Des disciplines nouvelles émergent de ce formidable brouhaha : la cybernétique, bien sûr, mais aussi les sciences cognitives et l’éthologie…

 

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Crédit photo : Day Lily With Sunny Drops par audreyjm529
 

[1] C’est durant le cycle de conférences de Macy que la cybernétique va être peu à peu élaborée. Chaque année, des chercheur du monde entier et de différentes disciplines se rencontrent et échangent. De 1946 à 1953, se succéderont entre autres les Bateson, Margareth Mead, le psychologue suisse Jean Piaget, le linguiste Roman Jakobson, Erik Erikson, Kurt Lewin…et un certain Licklider.[1] Macy est un extraordinaire lieu d’élaboration où l’information, cette matière toute nouvelle, travaille les sciences sociales. On y parle de Gestalt et de champ, de rétroaction, système, intelligence artificielle et ordinateurs. Des disciplines nouvelles émergent de ce formidable brouhaha : la cybernétique, bien sûr, mais aussi les sciences cognitives et l’éthologie…

mercredi 11 août 2010

Jour 11 Ep 01 Rupture du cadre

Night station par James JordanL’intérêt de se donner un cadre est que l’on peut voir les moments ou l’on franchit des limites. Hier, je n’ai pas posté pour le 10ième jour d’écriture, signe que quelque chose est allé de travers. A y repenser, le travail a été beaucoup moins soutenu. Sans doute ai-je été trop content du travail qui a été effectué jusque là ?

Il y a une autre raison possible : les lignes s’accumulent les unes après les autres et je perds la vie d’ensemble. Dans mon esprit, tout est clair : l’histoire de l’Internet, les matières numériques comme matières à penser, les dynamiques des eGroupes. L’histoire, parce que dans ces moments de bourgeonnement, on sent bien comment le psychisme se mélange à la silice. Si l’histoire du premier login entre les machines d’Arpanet est maintenue en ligne, c’est parce qu’elle nous met en images des “bonnes” connexions dont le modèle est l’ensemble bouche-mamelon.

Les matières numériques parce que nous baignons dedans. Sans numérique, pas de eGroupe et pas de dynamique de groupe ! Il faut rendre compte de la situation de Ego dans le cyberespace et la manière dont celui-ci peut être un objet ou appuyer des processus de pensée ou au contraire des placard dans lesquels refroidir – parfois à jamais – des éléments psychiques.

Enfin, les dynamiques de groupe : comment les groupes se constituent, vivent et meurent. Les figures du troll et du lurker. Mais aussi, 4chan qui est un groupe si étrange ! Je ne connais pas, dans le domaine de la psychanalyse, de modélisation de ce qui se passe en ligne. L’expérience la plus proche est celle de René Kaës qui a fait des groupes dans lesquels les participants se tournaient le dos. Etrangement (?) ce qui en ressort ressemble à ce que nous vivons en ligne

Voilà, il ne reste plus qu’à l’écrire !

 

Crédit Photo : Night station par James Jordan

lundi 9 août 2010

Jour 10 ep 1 Dix ans et une révolution majeure.

 

Computers brings modern life down to earth” Sherry Turkle, 1995

“People must learn to write themselves into being. dana boyd, 2007

Sherry Turkle a été baptisée la prêtresse du cyberespace. Elle a su tirer parti du structuralisme du paris des années 70 pour l’appliquer à l’Internet. Le réseau, les ordinateurs sont pour elles sont des machines à explorer, construire et déconstruire les identités. Ce sont des machines post-modernes.

dana boyd connait Turkle et elle reconnait la valeur de son travail mais elle réfute ses conclusions. L’Internet n’est pas un monde retranché du monde. L’Internet est le monde

Enttre Sherry Turkle et dana boy, 10 ans. 10 années, et surtout le Web 2.0

En 10 ans, l’acte d’écrire s’est considérablement démocratisé. En 1995, lorsque Sherry sort son livre Life on the Screen, le WWW est en train de se répandre. 5 ans plus tard, il a muté et prend le nom de web 2.0. Il démocratise considérablement l’acte d’écriture. L’internaute ne consomme plus passivement des contenus : il les produit. Une des grandes conséquences de ce mouvement a été la réunion des identités.

Mais alors que la création du www est une espèce de miracle improbable, la main du marché se fait voir dans le web 2.0 : il est si plus pratique d’avoir des clients clairement identifiables.

 

Photo : Michael.Sutton

Jour 08 Ep 01 L'oncle Enzo

Ce qui est amusant, avec l’écriture c’est que cela ne se commande pas. C’est étonnant tout le temps qu’il peut y avoir dans une journée. Facilement 8 heures. Et si l’on s’est un peu organisé, et que l’on est (beaucoup) aidé, on a une dizaine d’heures de travail. Normalement, cela devrait en assurer des pages d’écriture. Eh bien non. Amusan,t non ?Ce qui est moins amusant avec la thèse, c’est qu’il y a une commande. Une deadline même : le 30 Août, le Directeur de Recherche viendra chercher son bien.Il parait qu’un Directeur de Recherche qui n’a pas sa thèse, c’est comme l’oncle Enzo. Il vient chez toi avec le sourire, tu as ta pizza gratuite, et puis un peu plus. Je ne veux pas voir l’oncle Enzo.


Mais vous prendrez bien un bout de thèse ?
Proulx et Latzo-Toth (2000) montrent que les appréciations des communautés virtuelles oscillent entre l’ersatz et le sublime, c'est-à-dire qu’elles épousent les différents sens du virtuel. En effet, le virtuel est à la fois ce qui est en puissance (virtualis, virtu) et ce qui est non actuel. On peut le comprendre dans le sens d’une simulation. Elle réduit alors le réel, le rend plus facilement compréhensible en faisant apparaitre des lignes de force ; dans un autre sens, le virtuel est comparable à l’image virtuelle qui n’existe que sur la rétine de l’observateur. C’est alors une illusion. Les communautés virtuelles sont alors tantôt décriées comme des simulacres, des doubles, des fausses communautés, tantôt célébrées comme de formidables moyens d’explorer les mondes sociaux.

samedi 7 août 2010

Jour 07 Ep 01 Un forçat privilégié

Photo jjjohn http://www.flickr.com/photos/jjjohn/

Lorsque j’ai commencé ce blogue, je m’étais donné comme contrainte d’écriture d’y associer a chaque fois une image. Une image de jour lorsque le billet est publié le jour, et une image de nuit lorsque le billet est publié… la nuit !

Il y a à cela plusieurs raisons. La première est qu’une image habille toujours vaniteusement un billet. Les mauvaises langues diront même qu’une belle image sauvera un mauvais billet. La seconde est qu’une contrainte d’écriture aide toujours à écrire. Et puis, de façon plus ou moins obscure, je me disais que quelque chose finirait bien par en sortir.

Hier, au moment du choix de l’image, j’ai un peu hésité : pourquoi cette image militaire, alors que jusqu’a présent, pour les images de nuit, j’avais plutôt mis des images de ville. Je l’avais choisie, je crois, pour la légende qui lui est associée : “Color guards of Negro engineers

Du “Negro” homme de couleur au “négre” homme de plume, il n’y a qu’un pas que mon inconscient s’est hâté de franchir. C’est dire si ce travail d’écriture est un travail de forçât. Mais, d’une façon paradoxale, c’est une position de privilégié. Dans notre société, nous avons peu l’occasion de penser à une chose et de la penser profondément, longuement, de nous laisser pénétrer par elle, de nous laisser posséder, obséder même. Nous sommes bien plutôt tiraillés entre plusieurs choses à faire et entre nos différents rôles. Le court instant d’une journée, et nous sommes déjà éclatés en plusieurs identités : parents, voyageurs pendulaires, professionnels, amateur d’un hobby… Il y a dans l’ascèse d’écriture de la thèse quelque chose du rite initiatique. Il faut y survivre et se laisser transformer par elle.

On se revoit de l’autre coté ?

 

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vendredi 6 août 2010

Jour 06 Ep 02 Vers les eGroupes et au-delà !

Color guard of Negro engineers, Ft. Belvoir(), [Va Le travail d’écriture du jour a surtout porté sur Les critiques des communautés en ligne. Les dynamiques seront sans doute abordées dans la journée de demain. La typologie des communautés en ligne est bien avancée. Ou peut être pas, je n’en sais rien, je suis (encore) un peu perdu dans les méandres de cette partie.

 

Il me tarde de pouvoir écrire L’individu dans le cyberespace et L’individu dans le eGroupe. A l’horizon : un moment mythopoïétique dans un eGroupe.

 

Mais vous reprendrez bien un bout de thèse ?

La vie moderne a considérablement réduit les interactions avec la famille élargie et le voisinage. Les communautés virtuelles sont une réponse possible à la perte de vie collective à laquelle la vie moderne semblait nous condamner. Si nous avons perdu nos voisins dans nos vies quotidienne, au moins pouvons nous trouver en ligne des personnes qui ont des intérêts voisins ! Nous pouvons ainsi satisfaire nos besoins sociaux

Mais ces communautés peuvent tout aussi bien contribuer à la perte de liens sociaux. Sherry Turkle faisait déjà remarquer que l’investissement important que certains pouvaient avoir de leurs ordinateurs et des communautés en ligne pouvait être un frein important a l’investissement des affaires courantes qu’il s’agisse de celles de la maison ou de celles de la cité. Si les communautés virtuelles peuvent apparaitre comme une alternative à la destruction des communautés, elles sont aussi un symptôme de la parcellisation de la vie moderne.

Jour 06 Ep 01 Communautés virtuelles : types, motivation et critique

 

Dans mon Pomodoro aujourd’hui :

Pourquoi rejoindre une communauté virtuelle ? Quels sont les avantages à rejoindre une communauté en ligne ? Après tout, l’autre étant une des principales cause de souffrance, pourquoi allez s’en encombrer jusque dans l’Internet ? Il y a à cela quelques raisons objectives et d’autres qui le sont beaucoup moins. Parmi les raisons objectives : le besoin de protection, bénéficier des efforts d’autrui, le besoin de reconnaissance. Je résumerai les raisons moins objectives en une formule : les argonautes avaient l’Argo; les internautes ont le groupe pour naviguer dans le cyberespace.

Critique des communautés en ligne. Apres les enthousiasmes de débuts, quelques critiques se sont élevées contre les communautés en ligne. Sherry Turkle se demandait déjà si les profonds investissements de la vie en ligne ne servaient pas à ne pas agir dans la réalité. Plus près de nous, quelques voix se sont élevées contre ce qui a été ironiquement appelée Slave 2.0

Les types de communautés en ligne. Il est possible de classer les communautés en fonction de plusieurs entrées : selon le dispositif qu’elles utilisent, selon le type de communauté, selon les buts qu’elles se donnent. Mais finalement, toute classification est vouée a l’échec d’une part parce que ces communautés évoluent rapidement, et d’autre part parce que ce sont des entités qui organisent une fusion presque parfaite entre le technique et le social. Elles réalisent au niveau du groupe la symbiose que Doug Engelbart appelait de ses vœux pour l’individu

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jeudi 5 août 2010

Jour 05 EP 03 La fin (des définitions) des communautés virtuelles.

Snow Cat par clickclique

La partie sur Les définitions des communautés virtuelles n’aura pas été une partie de plaisir ! Comment définir quelque chose qui est aussi changeant qu''une communauté virtuelle ? J’ai l’impression que des générations de chercheurs se sont cassé le nez sur la question … qui s’est éteinte au moment de la montée en puissance du Web 2.0. On peut penser que les chercheurs sont allés voir ailleurs, du coté des réseaux sociaux. Mais je crois aussi que les communautés telles qu’on les connaissait avec The Well, Usenet ou même simplement les listes de diffusion ont tout simplement disparu.

Les dispositifs que nous utilisons maintenant sont à la fois plus pervasifs et plus fragmentés. Il y avait “avant” le temps ou l’on était en ligne et le temps ou l’on faisait autre chose. Aujourd’hui nous sommes toujours connectés. Hier, nous appartenions a quelques dizaines de groupes. Aujourd’hui nous avons quelques centaines à quelques milliers d’amis sur différents sites de réseaux sociaux. La frontière du groupe a doublement explosé : par le dispositif et dans les représentations que l’on se faisait de la communauté.

Les chercheurs auront vu leur objet fondre comme neige au soleil en 10 ans !

 

Mais vous reprendrez bien encore un bout de thèse ?

 

Pluralité des définitions des communautés virtuelles

Howard Rheingold définissait les communautés virtuelles comme « des regroupements socioculturels qui émergent du réseau lorsqu’un nombre suffisant d’individus participent à ces discussions pendant assez de temps en y mettant assez de cœur pour que des réseaux de relation humaines se tissent au sein du cyberespace » [1]

Pour Bradford W. Hesse (1995), les communautés virtuelles sont des communautés exemptes des pesanteurs et des adhérences de l’espace et du temps ; les ordinateurs et les super autoroutes de l’information y remplacent les routes et les buildings. Ces communautés sont conçues pour gérer l’information plutôt que les biens et les personnes.

En 1997, les communautés virtuelles ont acquis suffisamment d’importance pour que l’on commence à en pressentir le poids économiques. Le propos de Hagel et Amstrong[2] est clair : il y a un gain net à faire sur Internet. Ils voient les communautés virtuelles moins comme des phénomènes sociaux que comme des opportunités commerciales. Les communautés virtuelles y sont définies comme des communautés établies dans des espaces générés par l’ordinateur (« computer-mediated-spaces »). Comme Howard Rheingold, Hagel et Amstromg ont participé à The Well mais ils en tirent des conclusions différentes. Même si elles manipulent de l’information, pour les auteurs, la principale caractéristique des communautés virtuelles est d’agréger des personnes. Elles permettent de rassembler des individus autour d’intérêts et d’expertises communs, d’expériences de vie, d’activités ludiques et de transactions commerciales.

Quentin Jones (1997) donne quatre conditions pour la formation des communautés virtuelles :“Pour qu’une cyber-place associée à un groupe Communication Médiatisée par Ordinateur puis être un une colonie virtuelle il est nécessaire qu’elle satisfasse quelques conditions minimales. Ce sont : (1) un niveau minimum d’interactivité ; (2) une variété de communicateurs; (3) un niveau minimum d’adhésion; et (4) un espace public virtuel dans lequel se produit un minimum d’interactions médiatisées par ordinateur. » Si la définition reste classique, Quentin Jones apporte deux nouvelles idées. La première est que les groupes en ligne et hors ligne sont constitués de groupes primaires et que l’interaction qui s’y produit est plus déterminante que le face-à-face. La seconde est que ces communautés en ligne sont autant de sites archéologiques qui peuvent être utilisés par la recherche puisque toute l’histoire du groupe s’y dépose.

Ho & al. (2000) mettent l’accent sur le fait qu’ « Une communauté virtuelle est un groupe de personnes dont les besoins et/ou intérêts sont en grande partie communiqués dans et médiatisés au travers d’interactions web comme par exemple avec un site web ».

Jones et Rafaeli (2000) parlent de « publics virtuels » afin d’éviter les confusions générées par l’expression « communauté virtuels » qui rend difficilement distinguable la communauté comme lieu, comme population ou comme type d’interactions. Ils définissent ces « publics virtuels » comme des « des espaces de discours médiatisés par l’ordinateur créés par différents technologies comme l’email, USENET, les forum web, l’IRC, les MUD etc. » Ces espaces sont « relativement transparents ou ouverts, ce qui permet à des groupes d’individus de participer et de contribuer à des interactions interpersonnelles médiatisées par ordinateur. »

Pour Vanessa Dirksen (2001), les communautés virtuelles naissent de la rencontre de communautés de pratiques et de technologies de l’information : « Nous soutenons qu’une communauté virtuelle est et devient ce que ses participants en perçoivent (interprétation) et comme ils l’utilisent en conséquence (pratiques) ». La technique, telle qu’elle la considère est une technique sociale : elle rend possible et transforme les conduites sociales des personnes engagées dans les communautés virtuelles.

Reprenant un nombre impressionnant de références, Lee & al (2003). retrouvent dans la forêt des définitions trois points communs : (1) les communautés virtuelles se développent sur l’Internet. (2) les TIC sont utilisées pour soutenir les activités des communautés virtuelle ; (3). Les communautés virtuelles sont liées aux interactions en ligne. Ils en tirent finalement la définition suivante : une communauté virtuelle est « un espace cybernétique dont le support repose sur une technologie de l'information basée sur des ordinateurs, centré sur la communication et l'interaction entre des participants qui engendrent des contenus contrôlés par eux-mêmes, avec pour conséquence de créer une relation entre eux » [3]

Constance Elise Porter (2004) définit réintroduit la dimension commerciale dans sa défintion des communautés virtuelles : « un ensemble d’individus ou de partenaires financiers qui interagissent autour d’un intérêt partagé, dans lequel l’interaction est au moins en partie supportée et/ou médiatisée par la technologie et guidée par des protocoles ou des normes »[4].

Avec Anita Blanchard (2004), les communautés virtuelles débordent de l’Internet. Si elle les définit comme « un groupe relativement stable de personnes qui interagissent via des communications médiatisées par ordinateur et qui ont développé un sens communautaire » elle précise que les interactions peuvent aussi se dérouler en face-à-face, téléphone ou courrier postal. Les Communications Médiatisées par Ordinateur créent des « espaces conceptuels » dans lesquels les personnes interagissent. L’identité de ces lieux en ligne est déterminée par trois séries de facteurs : 1. La densité des échanges créent des lieux du fait de l’intensité des interactions [5]. Plus celles-ci sont importantes, plus le lieu en ligne prend corps et vie. Les représentations des individus quand au fonctionnement des ordinateurs et des modalités d’accès à la communauté contribuent également à la fabrique d’un lieu en ligne puisque chacun peut se faire une représentation de l’endroit où il se trouve. Ces savoirs constituent un modèle commun utile à chaque individu pour se représenter les conduites des autres. Enfin, plus les commandes nécessaires pour accéder à la communauté sont complexes, plus le lieu en ligne se charge d’une coloration exotique, un peu comme les destinations éloignées nous paraissent exotiques


[1] Rheingold Howard, Communautés virtuelles (Addison-Wesley France, 1996) p. 5

[2] John Hagel III et Arthur G. Armstrong, Net Gain: Expanding Markets Through Virtual Communities (Harvard Business Press, 1997).

[3] 1. F S L Lee, D. Vogel, et M. Limayem, “Virtual Community Informatics: A Review and Research Agenda,” Journal of Information Technology and Application, no. 5: 47–61.

[4] Constance Elise Porter, “A Typology of Virtual Communities: A Multi-Disciplinary Foundation for Future Research,” http://jcmc.indiana.edu/vol10/issue1/porter.html.

[5] Anita Blanchard rejoint ici Howard Rheingold : « la communauté prend un sens défini et profond d’une place dans l’esprit des gens » (Rheingold, 1993a)

Jour 05 Ep 02 Le cyberepsace comme lieu de mémoire

 

 

“Avec votre aide,OAPedia.org sera un lieu pour archiver les histoires, les savoirs et la sagesse de nos anciens. “ peut ont lire sur la page de OAPedia.org.

Cela fait penser à Geriatric1927 qui après son Premier Essai devient rapidement une célébrité sur YouTube. Geriatric1927 aime le blues, mais ce n’est pas ce qui fera son succès. Il se raconte, vidéo après vidéo, et partage aussi des éléments d’histoire. L’autobiographie se mélange a l’Histoire et Internet devient un lieu de mémoire et de transmission.

Vous connaissez d’autres lieux de mémoire dans le cyberespace ?

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Jour 05 Ep 01 Les défintions de “virtual community” dans un nuage de mots


Il y a près d’une centaine de définitions du mot “communauté” et pratiquement autant de l’expression “communauté virtuelle”. Un nuage de mot permet de faire apparaitre les traits saillants de 15 définitions de “communauté virtuelle”.

Vous trouverez ici d’autres tailles de cette image.

Jour 05 Ep 01 Le cyberepsace comme lieu de mémoire

image

 

“Avec votre aide,OAPedia.org sera un lieu pour archiver les histoires, les savoirs et la sagesse de nos anciens. “ peut ont lire sur la page de OAPedia.org.

Cela fait penser à Geriatric1927 qui après son Premier Essai devient rapidement une célébrité sur YouTube. Geriatric1927 aime le blues, mais ce n’est pas ce qui fera son succès. Il se raconte, vidéo après vidéo, et partage aussi des éléments d’histoire. L’autobiographie se mélange a l’Histoire et Internet devient un lieu de mémoire et de transmission.

Vous connaissez d’autres lieux de mémoire dans le cyberespace ?

mercredi 4 août 2010

Jour 04 Ep 03 Retour vers le futur

 

Le terme de communauté en ligne s’est peu à peu substitué à celui de communauté virtuelle. En 2003, le moteur de recherche Google donnait deux millions deux cent dix mille pages pour la recherche « virtual community » et quatre millions huit cent trente mille pages pour la recherche « online community ». Il y a aujourdh’ui bien moins de pages sur les communautés virtuelles alors que le nombre de pages consacrées aux communautés en ligne a presque quadruplé. Cela tient a l’évolution des pratiques et du réseau : l’internet est devenu de moins en moins un espace « virtuel ». Pour un nombre de plus en plus important de personnes, il est de façon tangible un espace dans lequel on se rend quotidiennement pour échanger, interagir, jouer ou commercer. Par ailleurs, les modes de sociabilité en ligne ont évolué. De nouveaux dispositifs, les « réseaux sociaux » sont apparus et agrègent les groupes d’une façon différente. L’exemple phare est constitué par le réseau social Facebook et son demi milliard de comptes.

image

 

Les chiffres de 2003 sont donnés par :

Lee, Fion S.L.; Vogel, Douglas; and Limayem, Moez (2003) "Virtual Community Informatics: A Review and Research Agenda," Journal of Information Technology Theory and Application (JITTA): Vol. 5: Iss. 1, Article 5.

Jour 04 Ep 02 Préfiguration du serious gaming

 

"It is not hard to imagine the application of fantasy to detailed simulation games in business-to-business virtual communies that would help members internalize key business principle and observe their impact in interaction with others. John Hagel III et Arthur G. Armstrong, Net Gain: Expanding Markets Through Virtual Communities (Harvard Business Press, 1997).

En 1997 John Hagel et Arthur G. Amrstromg écrivent Net Gain. Ils partent du même point d’observation que Howard Rheingold et aboutissent à des conclusions différentes : il y a de un gain net à être sur Internet. La culture anti-commerciale des communautés en ligne n’est qu’apparente, et elles peuvent facilement être retournées.

Jour 04 Ep 01 Joystick dans ta thèse

ll y a dans le joystick du mois d’Août un court encart sur le jeu DoTA. Le journaliste s’étonne de l’agressivité endémique des joueurs. Le jeu n’a pas encore commencé que déjà les insultes pleuvent entre joueurs de camps opposés mais aussi entre joueurs du même camp. Il arrive même assez souvent qu’un joueur soit expulsé par ses partenaires qui savent qu’ils perdent ainsi tout chance de gagner

Interrogée, Elisabeth Rossé en appelle à l’absence des corps : puisque l’autre n’est pas là en présence, puisque qu’il ne peut m’atteindre physiquement, alors il m’est possible de laisse libre court à mon agressivité. Nous serions, avec Internet dans un état modifié de conscience dans lequel “les relations ne nous engagent pas totalement avec l’autre”

Plusieurs remarques :

  1. la mise en jeu de l’agressivité peut répondre à bien d’autre motifs que le sentiment d’impunité : le désarroi de ne pas être compris, la figure de l’inconnu, l’utilisation de l’Internet comme lieu de décharge de son agressivité sont des déclencheurs tout aussi efficaces
  2. L’absence des corps ne protège de l’agressivité : quiconque a été pris dans une flame war peut en témoigner. Il est des mécanismes d’emprise qui existe sur le net qui sont d’une violence psychologique tout aussi redoutable qu’un coup.
  3. L’absence des corps est une constante de l’'Internet et pourtant, tous les lieux de l’Internet ne sont pas autant saturés d’agressivité ! Il est même des lieux ou l’on voit s’opérer des coopérations efficaces, voire même de l’empathie profonde

Le journaliste a une hypothèse qui me semble plus féconde : il faut chercher du coté du système de jeu et de ses caractéristiques.

Si l’on entend par “système de jeu et ses caractéristiques” l’ensemble constitué par le dispositif technique et le joueur, alors on s’approche effectivement de la solution. L’univers impitoyable de DoTA est un effet d’une culture de groupe. Chacun, du fait de la pression de cette culture, est appelé a se conduire de manière agressive. Une des conditions pour être reconnus comme faisant partie de la communauté des joueurs de DoTA et être intégré.

 

Si vous ne jouez pas encore à DoTA, cela peut se soigner ici http://www.playdota.com/

mardi 3 août 2010

Jour 03 Ep 01 Pour une science Creative Commons

 

In "LoVe" Germany..HappY ValenTine's Day.. par Thai Jasmine (Have a nice weekend :-))

Une des grandes promesses de l’Internet était de faciliter le travail universitaire. C’est de là que procède le Web. Tim Berners-Lee cherchait au départ à améliorer les outils de documentations du CERN et voilà ! Il tombe sur le WWW ! Cela avait été également une des idées a la base de la construction du réseau Arpanet : relier des centres universitaire et permettre ainsi l’accès à des ressources informatiques communes et partagées.

Ce bel idéal est encore loin d’être atteint. Il a même tendance à s’éloigner ! Les textes universitaires sont trop souvent derrière des des portails. Leur accès est alors réservé à ceux qui peuvent débourser quelques dollars. A 15 dollars de moyenne le texte, ça fait vite cher ! Bien sûr, les universitaires ont la possibilité d’avoir accès à ces textes via leurs laboratoires. Le laboratoire paye (cher) une cotisation annuelle et ses chercheurs ont alors accès à un bouquet de revues.

Mais c’est tout simplement déplacer le mur. Cela limite la circulation des textes et des savoirs à l’enceinte universitaire. Ne serait il pas préférable que ces textes puissent être mis au contact du plus grand nombre ? N’avons nous pas l’Internet pour cela ? Pourquoi laisser enfermer des textes dans des revues ? Pourquoi laisser ce cloisonnement universitaire qui nous asphyxie ? Pourquoi ne pas se donner facilement la possibilité de faire du “data mining” dans l’immensité des textes qui sont publiés ? N’avons nous pas tous à gagner à publier en Creative Commons ?

Rêvons. Libres, la recherche universitaire présenterait un tout autre paysage. Il deviendrait plus facile de retracer la généalogie des idées, de faire apparaitre des communautés de recherche (et donc aussi les lignes de ruptures). Il serait possible de suivre l’affectation des budgets de recherche, de reprendre les données des collègues, de découvrir de nouveaux thèmes, d’utiliser les outils des disciplines voisines

Chiche ? Et si nous faisions science commune ?

Jour 02 Ep 01

Je sais : je ne devrais pas. Mais je n’ai pas pu résister. J’ai imprimé le numéro de Médiologies sur le papier. Tout. En pleine écriture sur les communautés j’ai tout lâché et je suis allé voir ailleurs.

Bon, d’accord, ce n’est pas si loin que cela de la thèse. Du papier au web, il y a un chemin. On y écrit, on y laisse des traces. Ce sont deux matières d’humanité. L’une est pleine de vieux savoirs. L’autre recèle des savoirs si neufs que nous ne les avons pas encore tout à fait exploré. Et, pour jeunes que soient les matières numériques, pour extraordinaires qu’elles se présentent, elles procèderont toujours du bon vieux papier. Et c’est a partir du papier que l’on pense et que l’on pensera cette autre matière. Ceci ne tuera pas cela. Le neuf ne tuera pas l’ancien. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que même les blogues ont repris et remis à neuf l’antique terme de “billet”

Et puis avec le papier, je suis à nouveau en terrain connu. C’est une matière que je connais et que j’utilise. Je vois les enfants hésiter à l’utiliser ou au contraire le “gaspiller” avec un mélange de plaisir, d’agressivité ou de culpabilité. Je le vois être plié, froissé, déchiré. Je le vois se couvrir de traits, de taches, de dessins et d’écritures. Je le vois être support d’opération psychiques. Le papier est un des matériaux mis à disposition des enfants pour dire. Certains l’utilisent aussi à merveille pour se taire.

Ceci ne tuera pas cela. Il est donc possible de comprendre le neuf à partir de l’ancien. Et même d’apprendre du neuf sur l’ancien grâce au savoir qui a été dégagé. C’est un des paris de cette thèse.

 

Mais vous en prendrez bien encore un morceau ?

 

Pluralité des définitions des communautés virtuelles

La sociabilité humaine a fait bien plus que se projeter sur le réseau. Elle l’a modifié en créant les outils dont elle avait besoin. Le réseau est, sous le poids de cette sociabilité, en perpétuelle évolution. C’est une sorte de matériau malléable qui se modifie sans cesse en créant des boucles de rétroaction toujours plus larges.

Les communautés en ligne ne sont pas exemptes de ces transformations. Alors qu’elles étaient au départ des ensembles relativement bien circonscrits avec le plus souvent une vision politique contestataire ou critique vis-à-vis des pouvoirs, les communautés issues du web 2.0 sont aujourd’hui bien plus ouvertes au libéralisme. Cela a amené quelques uns a parler ironiquement de « slave 2.0 » tant les individus semblent être pris dans des dispositifs panoptiques de plus en plus serrés.

Porter & al. définissent les communauté virtuelles comme « un ensemble d’individus ou de partenaires financiers qui interagissent autour d’un intérêt partagé, dans lequel l’interaction est au moins en partie supportée et/ou médiatisée par la technologie et guidée par des protocoles ou des normes »[1]. Elles émergent d’une « rencontre étonnante entre les besoins humains et la technologie », une « constellation d’attributs » (Dirsken)[2]. Pour Allucquere Rosanne Stone « les communautés virtuelles sont des points de passage pour des croyances et des pratiques communes qui unissent des personnes qui étaient physiquement séparés. Les communautés virtuelles se maintiennent en faisant constamment circuler ces pratiques » [3] Jean-François Marcotte les définit comme « des groupes de formes variables qui se construisent à travers des interactions en réseaux et qui prennent siège dans la conscience de leurs membres » [4]. Elles se construisent sur « des affinités d’intérêts, de connaissances, sur le partage de projets, dans un processus de coopération ou d’échange, et cela indépendamment des proximités géographiques et des appartenances institutionnelles » [5]


[1] Constance Elise Porter, “A Typology of Virtual Communities: A Multi-Disciplinary Foundation for Future Research,” http://jcmc.indiana.edu/vol10/issue1/porter.html.

[2] Dirksen, V., Smit, B. (2001). "Exploring the Common Ground of Virtual Communities: Working towards a 'Workable Definition'," University of Amsterdam, Netherlands . Sprouts: Working Papers on Information Systems, 1(3). http://sprouts.aisnet.org/1-3

[3] Allucquere Rosanne Stone Will the Real Body Please Stand up? Boundary Stories About Virtual Cultures in Benedikt

[4] Jean-Francois Marcotte, « Communautés virtuelles et sociabilité en réseaux : pour une redéfinition du lien social dans les environnements virtuels », in Esprit critique, Automne 2003, Vol.05, No.04, ISSN 1705-1045, consulté sur Internet: http://www.espritcritique.fr.

[5] Pierre Levy, L'Intelligence collective : Pour une anthropologie du cyberspace (La Découverte, 1997) p. 151

dimanche 1 août 2010

Jour 01 Ep 03 Final

Je ne serais pas venu à bout des Communautés virtuelles aujourd’hui ! L’histoire de la notion est écrite ainsi que la partie Pluralité des définitions. En cours de rédaction : Pluralité des communautés virtuelles.  En chantier, les Critiques des communautés virtuelles.

 

En lecture/relecture au cours de la journée.

  1. E-criture, co-constitution d’un dispositif technique, d’un champ et d’une communauté. Evelyne Broudox et Serge Bouchardon
  2. Communautés virtuelles : la formation et le maintien des groupes sur Internet. Jean-François Marcotte
  3. L’écran comme nouveau territoires des relations sociales. Martine Arino
  4. De la communauté à l’écume : quels concepts de sociabilité pour le “web social” ?. Berhnard Rieder
  5. Quelles pratiques collaboratives à l'heure des TIC ? Rémi Thibert
  6. Cherry Shrecker, La communauté. Histoire critique d’un concept dans la sociologie anglo-saxonne. Samuel Lézé
  7. Characterizing the virtual community. Ursula Markus
  8. Entre tribalisme et communauté : des configurations sociales émergentes dans le cyberespace. Federico Casalegno
  9. Le village virtuel 3D. Introduction à une ethnologie des communautés virtuelles. Christophe Hébrard.
  10. Berry Vincent, “Communautés et mondes virtuels : entre sociabilité ludique, agrégation homogène et carnaval”, Mana : revue de sociologie et d’anthropologie n°16, 2009, pp. 215-253

 

 

01 Les communautés en ligne

 

Mystère de l”écriture. La partie sur les communautés en ligne s’avère plus difficile à écrire que prévu. Le plan de bataille était pourtant simple : l’émergence de la notion avec les communities of interrest de J.C.R Licklider et Robert W. Taylor (cf. The computer as a communication device ), un passage sur les communautés de Tömmies, les définitions des communautés en ligne et hop ! nous voilà en pleine mer, je veux dire en plein dans le sujet de la recherche.

Mais quelque chose m’a arrêté.

Peut-être est ce le fait que ces fameuses communautés en ligne ont considérablement évolué depuis les observations de John Suler ou de Howard Rheingold. Ces communautés avaient un espace clos : on y entrait avec un logiciel spécifique, et il fallait parfois s’y identifier. Ces communautés étaient dans un ailleurs. Nous n’avons plus cet ailleurs et peut être est ce que le cyberespace y a perdu une partie de sa magie. Autrefois, nous avions l’horizon de la last frontier. Aujourd’hui, nous sommes à ciel ouvert. Les données que nous produisons sont “librement” partagées avec des réseaux et les “communautés” sont trop souvent de vastes ensemble agrégés pour le bien d’un service.

Communauté. Réseaux. Les dynamiques sont tout a fait différentes. Dans un cas, un lieu tient l’ensemble. Cela peut être le village, la famille… ou un lieu en ligne. Mais il faut nécessairement un espace public, c’est à dire un espace dont on perçoive clairement les limites. La communauté est également fondée sur des liens forts et pérennes. Les réseaux sont basés sur “la force des liens faibles”. Ce sont des ensembles dont on ne perçoit pas les limites, et qui sont le plus souvent construites autour d’une personne ou d’un produit. Il aura fallu moins d’une demi décennie pour que l’idéologie néo-libérale retourne des dispositifs qui lui étaient au départ opposés. Faut-il rappeler que les communautés virtuelles comme le Well étaient fortement imprégnées de contre-culture ?

Si vous voulez quelques définitions des communautés virtuelles vous savez maintenant ou les trouver !  Mais en attendant, vous prendrez bien un bout de thèse ?

 

Au niveau des représentations, les communautés virtuelles de Howard Rheingold met au contact deux séries de représentations contrastées. D’une part la chaleur des communautés premières, la proximité des émotions et des corps, et de l’autre la froideur des espaces virtuels, l’éloignement, et l’absence des corps. C’est de cette mise en opposition qui sera à la base du succès de l’expression et de ses synonymes. Les « communautés virtuelles » font image. Elles donnent l’image d’un groupe affairé à des aussi simples et élémentaires que le travail des champs mais tout aussi essentielles. Avec les communautés virtuelles, Howard Rheingold nous raconte le mythe des premiers hommes civilisant de nouveaux espaces en reprenant le mythe fondateur des Etats-Unis d’Amérique. Les Pères Fondateurs ont leur « Mayflower compact » par lequel ils conviennent de respecter les lois qu’ils se donnent ; ils établissent leur première colonie comme une « ville sur la montage » dont l’exemplarité éclaire le monde. Ce même élan civilisateur se retrouve dans les communautés virtuelles : on y établit des nétiquettes qui règlent les comportements en ligne, on y voit de nouveaux modèles de gouvernance qui devraient venir à bout pourraient aider à résoudre à peu près tous les problèmes de l’humanité : le savoir y serait librement disponible, les savants travailleraient de concert, l’absence de frontière mettrait fin au nationalisme et aux guerres[1]


[1] Sur la base de cette idée, le moteur de recherché Google avait lance le Projet 10 puissance 100 par lequel il s’engageait à investir dix millions de dollars dans « des idées pour changer le monde en venant en aide au plus grande nombre » idées collectées et sélectionnées par les internautes

Money Time

Le compteur de Psy&Keek affiche maintenant qu’il reste une trentaine de jour pour finir la rédaction de la thèse sur La dynamique des groupes en ligne. La date de la soutenance est fixée au 20 décembre, le jury est (presque) constitué, et je suppose que tous attendent avec une vive impatience de recevoir par la poste le fruit de quatre années de réflexions sur les groupes en ligne.

On entre donc dans le money time, le temps où chaque jour, chaque heure, minute, chaque seconde compte. Il est donc très important de pouvoir en perdre un peu, et donc d’ouvrir un nouveau blogue pour rendre compte de cette expérience.

Dans mon idée, il s’agira rendre compte jour après jour de l’avancée des travaux. Le bénéfice immédiat est au moins double : regarder ailleurs que vers la thèse permet d’en organiser les idées; avoir une trace de ce que l’on fait permet de s’en faire une représentation et donc d’éviter de se perdre dans les labyrinthe d’idées, de lignes, de paragraphes, de pages, de chapitres, de livres, de références…

Cela devrait bien permettre de devenir un expert es thèse justu.