samedi 7 août 2010

Jour 07 Ep 01 Un forçat privilégié

Photo jjjohn http://www.flickr.com/photos/jjjohn/

Lorsque j’ai commencé ce blogue, je m’étais donné comme contrainte d’écriture d’y associer a chaque fois une image. Une image de jour lorsque le billet est publié le jour, et une image de nuit lorsque le billet est publié… la nuit !

Il y a à cela plusieurs raisons. La première est qu’une image habille toujours vaniteusement un billet. Les mauvaises langues diront même qu’une belle image sauvera un mauvais billet. La seconde est qu’une contrainte d’écriture aide toujours à écrire. Et puis, de façon plus ou moins obscure, je me disais que quelque chose finirait bien par en sortir.

Hier, au moment du choix de l’image, j’ai un peu hésité : pourquoi cette image militaire, alors que jusqu’a présent, pour les images de nuit, j’avais plutôt mis des images de ville. Je l’avais choisie, je crois, pour la légende qui lui est associée : “Color guards of Negro engineers

Du “Negro” homme de couleur au “négre” homme de plume, il n’y a qu’un pas que mon inconscient s’est hâté de franchir. C’est dire si ce travail d’écriture est un travail de forçât. Mais, d’une façon paradoxale, c’est une position de privilégié. Dans notre société, nous avons peu l’occasion de penser à une chose et de la penser profondément, longuement, de nous laisser pénétrer par elle, de nous laisser posséder, obséder même. Nous sommes bien plutôt tiraillés entre plusieurs choses à faire et entre nos différents rôles. Le court instant d’une journée, et nous sommes déjà éclatés en plusieurs identités : parents, voyageurs pendulaires, professionnels, amateur d’un hobby… Il y a dans l’ascèse d’écriture de la thèse quelque chose du rite initiatique. Il faut y survivre et se laisser transformer par elle.

On se revoit de l’autre coté ?

 

Mots clés Technorati : ,

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire