dimanche 1 août 2010

01 Les communautés en ligne

 

Mystère de l”écriture. La partie sur les communautés en ligne s’avère plus difficile à écrire que prévu. Le plan de bataille était pourtant simple : l’émergence de la notion avec les communities of interrest de J.C.R Licklider et Robert W. Taylor (cf. The computer as a communication device ), un passage sur les communautés de Tömmies, les définitions des communautés en ligne et hop ! nous voilà en pleine mer, je veux dire en plein dans le sujet de la recherche.

Mais quelque chose m’a arrêté.

Peut-être est ce le fait que ces fameuses communautés en ligne ont considérablement évolué depuis les observations de John Suler ou de Howard Rheingold. Ces communautés avaient un espace clos : on y entrait avec un logiciel spécifique, et il fallait parfois s’y identifier. Ces communautés étaient dans un ailleurs. Nous n’avons plus cet ailleurs et peut être est ce que le cyberespace y a perdu une partie de sa magie. Autrefois, nous avions l’horizon de la last frontier. Aujourd’hui, nous sommes à ciel ouvert. Les données que nous produisons sont “librement” partagées avec des réseaux et les “communautés” sont trop souvent de vastes ensemble agrégés pour le bien d’un service.

Communauté. Réseaux. Les dynamiques sont tout a fait différentes. Dans un cas, un lieu tient l’ensemble. Cela peut être le village, la famille… ou un lieu en ligne. Mais il faut nécessairement un espace public, c’est à dire un espace dont on perçoive clairement les limites. La communauté est également fondée sur des liens forts et pérennes. Les réseaux sont basés sur “la force des liens faibles”. Ce sont des ensembles dont on ne perçoit pas les limites, et qui sont le plus souvent construites autour d’une personne ou d’un produit. Il aura fallu moins d’une demi décennie pour que l’idéologie néo-libérale retourne des dispositifs qui lui étaient au départ opposés. Faut-il rappeler que les communautés virtuelles comme le Well étaient fortement imprégnées de contre-culture ?

Si vous voulez quelques définitions des communautés virtuelles vous savez maintenant ou les trouver !  Mais en attendant, vous prendrez bien un bout de thèse ?

 

Au niveau des représentations, les communautés virtuelles de Howard Rheingold met au contact deux séries de représentations contrastées. D’une part la chaleur des communautés premières, la proximité des émotions et des corps, et de l’autre la froideur des espaces virtuels, l’éloignement, et l’absence des corps. C’est de cette mise en opposition qui sera à la base du succès de l’expression et de ses synonymes. Les « communautés virtuelles » font image. Elles donnent l’image d’un groupe affairé à des aussi simples et élémentaires que le travail des champs mais tout aussi essentielles. Avec les communautés virtuelles, Howard Rheingold nous raconte le mythe des premiers hommes civilisant de nouveaux espaces en reprenant le mythe fondateur des Etats-Unis d’Amérique. Les Pères Fondateurs ont leur « Mayflower compact » par lequel ils conviennent de respecter les lois qu’ils se donnent ; ils établissent leur première colonie comme une « ville sur la montage » dont l’exemplarité éclaire le monde. Ce même élan civilisateur se retrouve dans les communautés virtuelles : on y établit des nétiquettes qui règlent les comportements en ligne, on y voit de nouveaux modèles de gouvernance qui devraient venir à bout pourraient aider à résoudre à peu près tous les problèmes de l’humanité : le savoir y serait librement disponible, les savants travailleraient de concert, l’absence de frontière mettrait fin au nationalisme et aux guerres[1]


[1] Sur la base de cette idée, le moteur de recherché Google avait lance le Projet 10 puissance 100 par lequel il s’engageait à investir dix millions de dollars dans « des idées pour changer le monde en venant en aide au plus grande nombre » idées collectées et sélectionnées par les internautes

1 commentaire:

  1. Hello,

    Ligne 4, c'est Tönnies plutôt que Tömmies :D

    Sinon sur les communités virtuelles, tu peux lire Serge Proulx. Je te conseille aussi de faire un petit tour (très stimulant) du côté du concept d'hétérotopies (Foucault, adapté pour le web par Philippe Hert).

    JbA
    (ps : désolé pour l'intitulé de mon compte google, j'ai rien d'autre qu'un compte de test sous la main ^^)

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